Baisse du niveau des nappes phréatiques : la situation en Europe

Changement climatique et pénurie d’eau vont de pair dans l’imaginaire collectif. Pourtant peu de gens réalisent que la pénurie d’eau est déjà présente en Europe centrale.

Les effets d’un été sec sont généralement évidents : rivières dont le niveau baisse et cours d’eau qui disparaissent, mais aussi incendies récurrents et dévastateurs. La sécheresse du sol qui en découle est un autre problème car, en cas de fortes pluies, la totalité des précipitations ne peux plus être absorbée : l’eau s’écoule alors à la surface, ce qui favorise les inondations. La sécheresse est également présente en hiver et au printemps avec peu de pluie et de neige. Les précipitations ne suffissent pas, loin de là, à réalimenter les nappes phréatiques avant l’été suivant.

État des nappes phréatiques en Europe

Le niveau des nappes phréatiques en Europe centrale ne cesse de baisser depuis les étés 2018 et 2019. Les chercheurs affiliés au projet européen « Global Gravity-based Groundwater » (G3P) ont pu, grâce à des données satellites, déterminer la situation des nappes phréatiques de manière globale en Europe. L’un d’entre-eux, Trosten Mayer-Gürr, déclare : "Je n’aurais pas imaginé il y a encore quelques années que l’approvisionnement des nappes phréatiques puisse un jour être un problème en Europe. C’est un sujet majeur auquel nous devons réfléchir".

La France, la Suisse et l'Italie, entre autres, connaissent déjà une pénurie accrue. Une pluviométrie inférieure à la moyenne, des étés longs et chauds et peu de précipitations en hiver continuant d’y assécher les sols. Cette situation se reflète également dans les niveaux d'eau des grands fleuves comme le Danube, le Rhin, le Pô et la Warta, qui n’ont pas été aussi bas depuis longtemps. C'est pourquoi de nombreux pays d’Europe appliquent déjà des restrictions d'eau en été : il devient interdit de laver sa voiture, remplir sa piscine, arroser sa pelouse.... afin d’économiser l'eau autant que possible. 

Que faire contre la baisse du niveau de la nappe phréatique ?

Si la situation en Europe est actuellement préoccupante il est encore possible d’agir pour protéger la ressource en eau. Des actions sont à entreprendre dès maintenant aussi bien au niveau individuel qu’au niveau des États.

Outre les mesures d'économie d'eau ponctuelles, les États européens commencent également à raisonner sur un terme plus long. Le Portugal souhaite par exemple promouvoir l'irrigation avec de l'eau non potable et envisage de construire des installations de dessalement de l'eau de mer. L'Italie modernise son système de canalisations afin d'éviter le gaspillage, qui atteint actuellement près de 42 %. L'Allemagne a, quant à elle, élaborée une stratégie nationale de l'eau incluant notamment la transformation des villes en villes-éponges : les villes deviennent capables d’absorber les eaux pluviales dans le sol et dans les zones humides afin de réguler les inondations urbaines et de diminuer la vulnérabilité durant les périodes de sécheresse. Pour ce qui est de la France, 53 mesures destinées à améliorer la gestion de l'eau et à limiter les effets des sécheresses et du réchauffement climatique ont été réunies dans un grand "plan eau". On y retrouve ainsi des mesures de sobriété visant à réduire la consommation d'eau potable ou d'autres favorisant le recours aux eaux usées et de pluie.

Pour les particuliers il est important d’économiser au maximum l’eau potable, par exemple en privilégiant si possible l’utilisation de l’eau de pluie.  Découvrez dans cet autre article les 9 bonnes raisons de récupérer l’eau de pluie.

 

Pour en apprendre plus sur l'eau